- saloon
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⇒SALOON, subst. masc.Au Far-West, bar faisant office de tripot et de café chantant, qui est souvent fréquenté par les cow-boys. Chanteuse, pianiste de saloon. Les saloons réputés ne désemplissent pas (CENDRARS, Or, 1925, p. 210). Les balles de revolver ne passent plus en sifflant dans l'air, à la porte des saloons (MORAND, New-York, 1930, p. 77).♦ Porte de saloon, porte(-)saloon. Porte battante composée de deux vantaux à mi-hauteur et à claire-voie. Au fond, la cuisine fermée par des portes « saloon » s'ouvrant dans les deux sens (Écho de la mode, 4 févr. 1968, p. 39, col. 2).Prononc. et Orth.: [salun]. Plur. des saloons. Étymol. et Hist. 1. 1830 (Revue britannique, déc., 201 n. 1 ds HÖFLER Anglic.: le saloon anglais est une salle vaste, destinée aux bals et aux concerts); 1852 (NERVAL, Œuvres, Les Nuits d'octobre, I, p. 406 ds QUEM. DDL t. 15); 1858 ice cream saloons (O. COMETTANT, Trois ans aux États-Unis, 2e éd., p. 273 ds Doc. DDL); 2. 1895 aux États-Unis « cabaret, débit de boissons alcoolisées, qui peut servir de salle de danse ou de spectacle » (P. BOURGET, Outre-Mer, p. 57 ds REY-GAGNON Anglic.). Empr. à l'angl. saloon att. dep. 1728 et issu du fr. salon (cf. aussi la forme salon en angl. dep. 1715, v. NED). Saloon est att. comme terme désignant un établissement ouvert au public dep. 1747. Le sens 2 fait réf. à l'anglo-amér. où saloon désigne en partic. un établissement où l'on vend des boissons alcoolisées(1841 ds Americanisms et DAE). Bbg. BONN. 1920, p. 123. — QUEM. DDL t. 12, 15.saloon [salun] n. m.ÉTYM. 1897; mot amér., 1884; en angl., « salon », 1728 (1830, in Höfler, puis 1852, Nerval, en parlant de l'Angleterre); du franç. salon.❖♦ Américanisme. Bar, tripot (spécialt, en parlant du Far West). || Porte de saloon, à claire-voie, à deux battants à mi-hauteur.1 Beaucoup s'étonnent que cette femme de cinquante-quatre ans, armée d'une simple hachette, puisse faire en quelques secondes, dans un bar, des dégâts pour tant de milliers de dollars. L'explication de cette vigueur et de cette activité toutes juvéniles est simple, et permettra de se rendre compte en même temps de la longanimité, incompréhensible autrement, des tenanciers de points et saloons à l'égard de la batailleuse vieille (…)A. Jarry, Spéculations, Le homard du capitaine…, in Œ. compl., t. VII, p. 32 (1901).2 Peu à peu, le bar américain, le saloon, équivalent aggravé de notre bistrot, était devenu un scandale public, un centre ignoble de louches négociations politiques, d'ivrognerie et de vice (…) C'est principalement sous l'aspect du saloon que l'alcoolisme est apparu aux éléments les plus sains de la population comme un chancre qu'il fallait, à tout prix, extirper.André Siegfried, les États-Unis d'aujourd'hui, p. 70.REM. Le mot peut encore s'employer au sens britannique (→ Pub).3 Je nous fais arrêter devant le bistrot, le plus beau saloon de l'endroit !Céline, Guignol's band, p. 138.
Encyclopédie Universelle. 2012.